Le Dernier Jour d'un condamné

Publié le par Marjolaine PAUCHET

C'est un livre très dur, un de ceux qui serrent le cœur et qui font mal parce que trop réel. Il l'a été en France et il l'est encore ailleurs. Victor Hugo s'est mis dans la tête de quelqu'un qui vient d'être condamné à mort. Du moment où il entre dans le tribunal pour entendre la sentence jusqu'au moment où il part pour la guillotine. Chaque battement de cœur du condamné était comme le mien. Sous la plume du grand Hugo, on partage l'attente, l'agonie, les terreurs, LA terreur.

Ce livre est très poignant, un cri avec 100 ans d'avance sur cette barbarie.

À lire !

Extrait : « Les marchants ont quitté leurs bouquets pour moi.

Vis-à-vis, un peu avant la tour carrée qui fait le coin du Palais, il y a des cabarets, dont les entresols étaient pleins de spectateurs heureux de leurs belles places. Surtout des femmes. La journée doit être bonne pour les cabaretiers.

On louait des tables, des chaises, des échafaudages, des charrettes. Tout pliait de spectateurs. Des marchants de sang humain criaient à tue-tête :

_ Qui veut des places ?

Une rage m'a pris contre ce peuple. J'ai eu envie de leur crier :

_ Qui veut la mienne ?

Cependant la charrette avançait. À chaque pas qu'elle faisait, la foule se démolissait derrière elle, et je la voyais de mes yeux égarés qui s'allait reformer plus loin sur d'autres points de mon passage. »

Ce livre existe évidemment dans plusieurs éditions, mais le texte étant court (moins de 100 pages), il arrive qu'il soit couplé à d'autres textes d'Hugo sur la peine de mort.

Quatrième de couverture : « Encore six heures et je serai mort. Est-ce bien vrai que je serai mort avant la fin du jour ? » Bientôt, sa tête roulera dans la sciure. Jugé, emprisonné, enchaîné, il attend dans l'épouvante. « J'ai peur » - et notre peur grandit avec la sienne. L'aumônier viendra, puis les assistants du bourreau. Il montera dans la charrette, traversera la foule hideuse. Au bout de la marche au supplice, l'apparition de la guillotine. On dit qu'on ne souffre pas, que c'est une fin douce, mais qui le sait ?

Avec lui nous vivons ce cauchemar, cette absurdité horrifiante de la peine capitale que personne avant Victor Hugo n'avait songé à dénoncer.

Publié dans J'ai lu : romans

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S
je suis admirative!!
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M
Il n'y a que Hugo pour avoir une telle plume !
C
J'ai lu et chroniqué ce livre en septembre si je me souviens bien et je l'avais tellement aimé.. Victor Hugo a un talent incontestable !
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M
Oui et c'est d'ailleurs ta chronique qui m'avait donné envie de le lire...
C
C'est en effet un texte terrible, mais nécessaire ;
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M
Absolument